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La méthode du cycle en V en gestion de projet : définition, étapes et outils

Methode Cycle en V

Dans le développement de solutions logicielles, assurer la qualité et la conformité du produit final peut rapidement devenir compliqué. Pour y répondre, de nombreuses approches de gestion de projet ont été développées au fil des années.

Leur objectif ? Structurer le déroulement des activités, de la conception jusqu'à la validation du produit. Parmi elles figure le cycle en V, une méthode de gestion de projet qui place la rigueur au cœur de sa philosophie.


Qu’est-ce que le cycle en V ?

Le cycle en V est un modèle de gestion de projet souvent utilisé dans le développement de logiciels. Il se déroule en deux branches : la phase de conception (la branche descendante du V) et la phase de validation et de test (la branche ascendante du V). Dans ce modèle, chaque étape de conception est directement associée à une phase de test correspondante afin d’assurer la vérification rigoureuse du produit au fur et à mesure.


Les 8 étapes du cycle en V

Le cycle en V repose sur une approche séquentielle qui se décompose en deux étapes principales : la branche descendante et la branche ascendante.

Branche descendante : conception et développement

Cette première partie du cycle consiste à décomposer le projet en partant des besoins globaux pour ensuite aller dans les détails techniques.

Elle se décompose de la sorte :

  1. Analyse des besoins et spécification des exigences : c'est le point de départ. L'objectif est de comprendre ce que le client attend du produit final. C’est lors de cette étape que les fonctionnalités sont définies, ainsi que les contraintes et exigences. Le tout doit être noté dans un cahier des charges fonctionnel.

  2. Conception de l'architecture : cette étape permet de définir la structure globale du logiciel, en fonction des besoins et des exigences identifiées dans la première étape. C’est lors de cette phase que l’on choisit l'architecture technique utilisée et que l’on décompose le système en composants distincts, en décrivant de quelle façon ils interagissent entre eux.

  3. Conception détaillée : chaque composant est spécifié dans le moindre détail. On décrit précisément leurs fonctions, les structures de données utilisées, ainsi que leurs interfaces. Note importante : dans cette phase aucun code n’est encore écrit. L’objectif est d’avoir une idée claire de la façon dont chaque composant fonctionne.

  4. Codage et développement : cette phase représente la pointe du « V ». Les développeurs traduisent les spécifications des différents composants en code source.

Branche ascendante : validation et test

Le but de cette deuxième et dernière phase est d’assembler les différents composants du logiciel, tout en vérifiant au fur et à mesure que tout est bien en place. Ce contrôle qualité, directement inclus dans les phases de test du logiciel et présent à chaque étape, permet de s’assurer que les spécifications techniques sont bien respectées.

Les sous étapes de cette partie sont les suivantes :

  1. Tests unitaires : ces tests permettent de vérifier individuellement que chaque partie du code fonctionne comme prévu.

  2. Tests d'intégration : une fois les différentes unités testées, on les assemble pour vérifier qu'elles fonctionnent correctement ensemble. Cette étape permet de s’assurer que les modules assemblés sont conformes à la conception de l'architecture du logiciel (2ème étape).

  3. Tests de validation: le logiciel devrait maintenant être complet. Tous ses composants et fonctionnalités sont intégrés et testés pour s'assurer qu'ils répondent bien à toutes les exigences techniques définies dans la branche descendante et au cahier des charges.

  4. Tests d'acceptation (ou recette) : à ce stade, vos équipes n’ont plus grand chose à faire. Cette phase est en effet généralement menée par le client ou les utilisateurs finaux. Ces derniers vérifient que le logiciel correspond bien à leurs besoins initiaux.

Methode Cycle en V


Les principaux indicateurs de performance (KPI) d’un projet en V

Dans le cadre du cycle en V, certains indicateurs de performance clés (KPI) permettent de suivre et de mesurer l'efficacité des processus de validation et de vérification à chaque étape du développement.

Voici quelques KPI à suivre :

  • Respect du calendrier : cet indicateur mesure l'adhérence au planning initial pour chaque phase et sous-étape

  • Taux de conformité aux exigences : le pourcentage d'exigences initiales qui sont correctement implémentées, vérifiées et validées dans le produit final

  • Nombre et sévérité des anomalies : le suivi du nombre de défauts détectés à chaque niveau de test et leur sévérité permet d'évaluer la qualité du code

  • Maîtrise des coûts : ce KPI permet de comparer le budget prévisionnel avec les dépenses réelles pour s'assurer de la viabilité financière du projet

  • Satisfaction du client (ou des utilisateurs) : ce KPI évalue si le produit livré répond bien aux attentes du client ou de l'utilisateur final

Rôle de chef(fe) de projet dans un cycle en V

Le chef(fe) de projet joue un rôle central de planification, de coordination et de contrôle tout au long du projet. C’est le garant du respect des engagements faits au client en termes de qualité, de coût et de délai.

Lorsque le cycle est en phase descendante, il ou elle s'assure de :

  • La clarté des exigences et besoins

  • La validation de ces exigences

  • L’élaboration des spécifications produit

De plus, le ou la chef(fe) de projet fait office de point de contact principal entre les équipes et le client. L’une de ses responsabilités les plus importantes lors de cette phase est de faire en sorte que son équipe traduise correctement les besoins du client en fonctionnalités concrètes.


Quand utiliser le cycle en V ? Les cas d’utilisation types

Bien qu’il soit souvent utilisé dans le développement de solutions logicielles variées, le cycle V est particulièrement adapté aux :

  • Projets avec des exigences fixes et claires : c'est le « cas idéal ». Si vous savez exactement ce que vous devez construire et que ces besoins ne changeront pas, le cycle en V offre la feuille de route parfaite, à la fois claire et prévisible.

  • Systèmes critiques et à haute sécurité : dans des secteurs sensibles comme l'aéronautique, le médical ou encore la défense, la traçabilité complète et la validation à chaque étape sont importantes (voire non négociables).

  • Mises à niveau des systèmes existants : lorsqu'il s'agit de remplacer un système existant par une nouvelle version, les fonctionnalités à développer / implémenter sont déjà connues et font de la rigidité de cette méthode un atout plutôt qu’un problème.

  • Projets courts bien définis : pour les petits projets où les objectifs sont simples et clairs, le cycle en V fournit un cadre simple et efficace, sans la complexité des méthodes agiles.


Les avantages et inconvénients du cycle en V

Comme la plupart des méthodes de gestion de projet, le cycle en V comporte des avantages et des inconvénients qu’il est utile de connaître afin d’éviter les mauvaises surprises et tirer pleinement parti du système.

Les avantages du cycle en V

Parmi les avantages principaux de la méthode, on peut notamment citer :

  • Un suivi de projet rigoureux : le cycle en V repose sur une discipline stricte où chaque étape doit être documentée et validée avant de passer à la suivante. Cela assure une traçabilité complète des progrès et changements effectués lors du développement.

  • Un test de validation en plusieurs étapes : la planification des tests se fait très tôt dans le cycle de vie du projet, ce qui permet d'anticiper rapidement les risques potentiels avant qu’ils ne se transforment en problèmes réels.

  • Une qualité améliorée : en associant systématiquement une phase de test à chaque étape de conception, les équipes peuvent s’assurer que chaque composant (et ensemble de composants) est testé de manière approfondie.

  • Un système facile à comprendre : en saisissant facilement les concepts clés de la méthode, les équipes sont plus enclines à l'utiliser et à la suivre.

  • Une gestion de projet structurée et transparente : les rôles, responsabilités et livrables de chaque phase sont clairement définis.

Les inconvénients du cycle en V

Bien que la méthode comporte son lot d’avantages, elle comporte également quelques inconvénients qu’il faut connaître afin de limiter leur impact :

  • Un manque de flexibilité : comme vous l’avez peut-être deviné, le principal défaut du cycle en V est sa rigidité. Une fois une phase terminée, il est compliqué (voire coûteux) de revenir en arrière pour modifier certaines spécifications. La méthode doit être utilisée pour des projets dont les fonctionnalités et exigences sont clairement identifiées en amont et peu susceptibles de changer. Sinon, préférez une méthode agile, comme la méthode Scrum.

  • Des délais de livraison longs : le client ne reçoit le produit qu'à la toute fin du projet. En effet, la nature de la méthode ne permet pas par exemple de voir ou tester une version fonctionnelle du logiciel avant qu’il ne soit presque entièrement terminé.

  • Les risques sont concentrés en fin de projet : certaines erreurs majeures de conception ou de compréhension des besoins peuvent être découvertes lors des phases de test finales, lorsque les différents composants et fonctionnalités sont assemblés et testés ensemble.


5 bonnes pratiques pour réduire les risques du cycle en V

1. Une validation à chaque étape

Comme nous l’avons vu plus haut, l’un des principes fondamentaux du cycle en V est d'associer à chaque phase de conception une phase de test correspondante.

Afin de réduire les risques de partir dans le mauvais sens, il est primordial de réaliser ces activités de vérification et de validation tout au long du projet, et non uniquement à la fin.

2. Définissez clairement les besoins et exigences du client

Des exigences ou des besoins mal définis sont un risque majeur pour la bonne réalisation du projet.

Il est par conséquent essentiel de consacrer du temps en amont pour définir clairement les besoins. À ce stade, impliquez le client autant que possible afin de vous assurer que ses exigences sont bien comprises et qu’elles ne sont pas amenées à changer dans le futur (ce qui annulerait tout l’intérêt d'utiliser la méthode).

3. Organisez des revues formelles et documentées

Organisez des revues formelles à la fin de chaque phase. Ces revues doivent impliquer les différentes parties prenantes internes (chefs de projet, COO, développeurs, etc). L’objectif principal de ces réunions est de valider les livrables avant de passer à l'étape suivante. Cela assure la qualité et la conformité du produit au fur et à mesure de sa conception.

4. Des plans de tests définis dès la conception

Les plans de tests doivent être rédigés pendant les phases de conception correspondantes (branche descendante du V).

Cette anticipation oblige les équipes à réfléchir très tôt à la manière dont le système pourrait être testé, ce qui permet souvent de trouver des erreurs de conception, bien avant la phase de codage. Le temps gagné plus tard peut être conséquent


Comparaison : cycle en V vs méthode agile

Les principes clés de l’Agilité

Certaines méthodes traditionnelles comme le cycle en V se montraient trop rigides pour certains projets qui demandaient plus de souplesse pour être menés à bien.

L’approche agile a donc été pensée sur un ensemble de valeurs et de principes clés, pour la plupart opposés :

  • Les individus et interactions passent avant les processus et outils : la communication et la collaboration au sein de l'équipe et avec le client sont privilégiées.

  • Un logiciel fonctionnel avant tout : l'objectif principal est de livrer rapidement des versions fonctionnelles du produit.

  • La collaboration avec le client est mise en avant : ce dernier est intégré tout au long du projet. Des ajustements sont apportés en continu en fonction de ses retours.

  • L’adaptation au changement : le changement est perçu comme une opportunité et non comme un obstacle.

Tableau comparatif des deux approches

Caractéristique

Cycle en V

Méthode Agile

Planification

Planification détaillée en amont, approche prédictive qui favorise un développement logiciel structuré

Planification flexible et évolutive à chaque itération / étape

Flexibilité

Très faible, les changements sont difficiles à implémenter (et surtout coûteux)

Très élevée, les changements sont bienvenus et intégrés

Implication du client

Forte au début (définition des besoins) et à la fin (revue du logiciel)

Continue et constante tout au long du projet

Livraison

Une seule livraison finale du produit complet (déploiement contrôlé)

Livraisons fréquentes de versions fonctionnelles

Documentation

Documentation du projet détaillée pour chaque étape

Allégée et pragmatique

Gestion des risques

Identification des risques en début de projet

Adaptation continue face aux risques et incertitudes


Quel modèle choisir selon le type de projet ?

Comme vous l’avez sûrement deviné : le choix de la meilleure méthode dépend avant tout des besoins de votre projet et de vos préférences.

En règle générale, optez pour le cycle en V si :

  • Les exigences sont parfaitement claires, stables et bien définies dès le départ

  • Le projet est simple, de courte durée et ne présente que peu d'incertitudes

  • L'environnement du projet est stable et prévisible

  • Votre projet est soumis à des contraintes réglementaires strictes dues à votre secteur d’activité

En revanche, optez pour une méthode Agile si :

  • Les besoins du client ou des utilisateurs finaux risquent d'évoluer (ou s’ils ne sont pas entièrement définis au début)

  • Le projet comporte une forte part d'incertitude

  • Vous préférez une mise sur le marché rapide du produit (via une version beta par exemple)

  • Le projet peut être découpé en sous-ensembles fonctionnels et livrables indépendants

Possibilité d’un modèle hybride : le meilleur des deux mondes ?

Et pourquoi ne pas opter pour un modèle hybride qui combine les deux méthodes ? Vous pouvez en effet combiner la rigueur du cycle en V avec la flexibilité de l'agile.

La façon la plus courante est d’utiliser une phase de conception et de planification initiale structurée (inspirée du cycle en V) pour définir le cadre global du projet. Une fois cela fait, vous pouvez passer à des sprints agiles pour la phase de développement et de test. Cela permet de clairement définir les besoins que le produit doit remplir, tout en bénéficiant de la souplesse offerte par une méthode agile lors de sa réalisation.


Le cycle en V et les outils de gestion de projet

Le cycle en V s’appuie sur différents outils pour faciliter le suivi des tâches, des progrès et des échéances. On peut citer quatre grandes familles d'outils couramment utilisées :

  • Les outils de gestion des tâches (Asana, Jira) : ces outils permettent de créer des diagrammes de Gantt, de définir les dépendances entre les activités et d'allouer les ressources disponibles, tout en s'assurant du respect des échéances.

  • Les services de messagerie (Slack, Teams) : ces outils sont essentiels pour centraliser les échanges et assurer une communication fluide entre les membres de l'équipe projet.

  • Les logiciels de gestion des exigences (reqSuite® rm, Visure Requirements) : ces outils permettent de formaliser les exigences du client et de suivre l'ensemble du processus de validation et de vérification.

  • Les outils de gestion de la relation client (CRM) : les CRM permettent de suivre efficacement les demandes et de centraliser la communication client au sein d’une plateforme unique. Certains CRM modernes comme Pipedrive peuvent également être personnalisés pour être adaptés aux exigences du cycle en V.

Comment Pipedrive peut s’adapter à une approche en V ?

Grâce à ses fonctionnalités de personnalisation poussées et son interface visuelle, Pipedrive se prête pleinement à la gestion de projet, particulièrement au cycle en V.

Vous pouvez par exemple configurer des pipelines de vente afin de refléter les phases descendantes et ascendantes du modèle. Chaque étape du pipeline peut être clairement définie avec des activités et des tâches spécifiques, ce qui permet de vous assurer qu'une phase est bel et bien complétée avant de passer à la suivante.

De plus, certaines fonctionnalités phares du CRM peuvent être détournées pour répondre aux exigences du cycle en V :

  • Champs personnalisés : cette fonctionnalité permet de consigner les exigences et spécifications détaillées du produit dès le début du processus

  • Suivi des activités : le CRM offre des fonctionnalités de suivi des tâches qui peuvent être utilisées pour valider chaque jalon et s'assurer que les tâches définies sont bien complétées

  • Intégration de documents via Smart Docs : l’espace de stockage sur le cloud offert et la possibilité d’y télécharger des documents permet de centraliser les fichiers relatifs au projet en un seul endroit


Pour conclure

Le cycle en V est une méthode de gestion particulièrement efficace pour les projets « sans surprise » où les besoins sont clairement identifiés. Sa validation, systématique à chaque étape de la conception du logiciel, offre une feuille de route prévisible. Cette approche rigoureuse permet de minimiser les risques d'erreurs, tout en assurant un produit final de qualité qui répond aux exigences des clients.


Cycle en V : FAQ

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